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Channel: Famille vegan » Grossesse vegan et nutrition
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Nous n’avons pas choisi les voies les plus faciles

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Ah oui, ça, tu peux le dire, on cumule. Il y a bien sûr déjà notre alimentation, le veganisme n’est pas ce qu’on fait de plus populaire, que ce soit pour le vulgum pecus ou le corps médical. Pour le premier, laisse-moi te dire qu’on s’en cogne bien de ce qu’en pense le collègue dégarni à l’accent du sud ouest, celui qui dit qu’il aimerait trop avoir aussi un fils pour lui faire faire des compétitions de motocross dès 5 ans, ou le mari de la concierge qui fume des cigarillos dans le hall d’entrée et qui s’est déjà illustré en nous conseillant de mettre de l’eau de javel dans le nez de nos chats s’ils pissaient en dehors de la caisse. C’est même un plaisir de les envoyer paître, ces cuistres. Pour le second, ça a déjà été déjà plus difficile. Tu vois, toi comme moi avons été conditionnés dès nos plus jeunes âges à respecter au plus haut point ce que disait le médecin (ou la police, mais ça c’est une autre histoire). Parole d’évangile. Il sait. Tu te tais. Et puis les années passent, et le vernis craque. Pour moi, ça a commencé par mon poids, bien avant d’être vegan, lors de mes premières visites à la médecine du travail. Parce que je suis lourd. Pas dans le sens « relou  » (quoique), mais j’ai une charpente bien solide composée d’os larges comme des poutrelles. I’m not fat, I’m big-boned. Du coup, j’ai toujours eu un IMC à plus de 25 me mettant dans la catégorie obèse, ce qu’on ne manquait pas de me faire remarquer à chaque fois, en allant jusqu’à me fourrer dans la main des menus-type pour perdre du poids. Si tu me connais un peu, tu sais que c’est le genre de choses qui me vexe, surtout si tu insistes. Au début, ça me terrorisait et je n’osais rien dire, parce que je pensais que le médecin du travail avait le pouvoir de me déclarer inapte et me faire perdre mon boulot. Ouais, j’étais naïf. Et puis j’ai appris ensuite que cette visite était une guignolade intégrale et qu’à moins de t’ouvrir les veines dans le cabinet ou d’être gangréné jusqu’au nombril, tu ne craignais pas grand chose. Bref. Puis je prends probablement la meilleure décision de ma vie à égalité avec demander Miss Brocoli en mariage, c’est à dire devenir vegan. Et là, le médecin bugue complètement, ça tu penses bien que ce n’est pas écrit dans son vieux bouquin. Tu peux avoir lu des tonnes de livres ou consulté des milliers de sites sur le sujet et lui faire l’inventaire complet et précis d’où tu trouves tes protéines, ton calcium ou ton fer, il continuera de te faire les gros yeux. Tu peux lui montrer les résultats de ta dernière prise de sang absolument parfaite, il lèvera les gros yeux au ciel. Tu peux aussi lui dire que tu n’es pas loin des 50 minutes pour courir 10 km ou que tu soulèves 100 kg au butterfly, il froncera les sourcils au dessus de ses gros yeux levés au ciel. Et puis un jour, comme par exemple au dernier Paris Vegan Day, tu discuteras avec deux médecins présents sensibles à la cause (que tu connais sûrement, vus qu’ils ne sont malheureusement pas si nombreux) et tu apprendras quelque chose qui te rassurera autant qu’elle te fera flipper : durant ses études de médecine générale, le premier a eu droit à huit heures de cours sur la nutrition. Le second deux heures. Sur neuf ans d’études. C’est eux ensuite qui, de leur propre chef, ont souhaité approfondir ce qu’ils avaient survolé pendant leur formation. Donc, crois-le, crois-le pas, mais lis quelques bouquins, parcours quelques sites, croise tes informations et tu en sauras plus que ton médecin sur le sujet.

Tu franchis une autre étape quand tu décides de pondre un marmot et de lui offrir le même régime alimentaire. Nous, on a eu du bol, on est suivi et encouragé par la meilleure sage-femme du monde, qui est végétarienne et porte des Cheatah de chez Vegetarian Shoes, et qu’on a mis dans notre Hall of Fame des femmes exceptionnelles, juste à côté de Deborah Brown Pivain qui refuse obstinément de m’adopter. Mais va falloir s’accrocher sévère au moment de trouver un pédiatre. Deux possibilités s’offrent à nous : soit on annonce la couleur en se disant qu’il s’agit là d’un acte militant, au risque de voir s’engager un vrai bras de fer, de se faire virer du cabinet avec pertes et fracas et de se faire dénoncer aux services sociaux, soit on ment et on dit à la blouse blanche ce qu’elle a envie d’entendre. On verra.
Mais ça n’est pas tout, parce qu’en plus du veganisme qui va filer des carences à notre bébé et l’empêcher de grandir correctement, on veut la panoplie totale du hippie bobo parisien : l’allaitement long, qui rend l’enfant dépendant et capricieux et qui prive le papa du bonheur donner le biberon, le portage qui étouffe le bébé et lui déforme les jambes, les couches lavables qui coûte un œil bleu et sont une contrainte épouvantable et l’apprentissage anticipé de la langue des signes qui retardera d’autant son premier mot et en fera un débile. Il est mal barré cet enfant, c’est moi qui te le dis. En fait, je me demande si au final on n’est pas juste des chieurs qui ne veulent rien faire comme tout le monde.


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